Ce n’est pas sûr du tout que ce programme plaira aux révolutionnaires.
Les uns ne vont pas être d’accord parce que ce n’est pas leur plan.
Les autres parce c’est un plan, c’est donc contraignant, pas assez démocratique.
Aux premiers nous n’avons pas grand chose à dire.
Croient-ils vraiment pouvoir gagner leur révolution ?
Aux seconds il faut dire que ce n’est pas parce que l’on met de côté un instant la démocratie directe qu’on abandonne l’idée pour autant. La démocratie directe oui, mais tant que possible. Et quand ce n’est pas possible, quand ça patine, il faut trouver une autre procédure qui s’en écarte le moins, une procédure qui en conserve l’esprit, une procédure qui permet de retourner immédiatement à la démocratie directe quand elle redevient possible. Mais on ne doit pas végéter juste de peur que deux ou trois personnes sortent du lot un certain temps, ou parce que l’on attend l’unanimité avant de voter.
Le romantisme révolutionnaire conduit parfois
vers un militantisme aveugle et sans scrupule,
parfois s’enfonce dans un excès de vertu paralysante.
Attendre que la révolution
éclose doucement un matin comme une fleure,
ou comme l’explosion d’une bombe un soir d’orage.
Les uns veulent tout planifier, bien disciplinés, en rang derrière un comité ou un camarade-général.
Les autres ne veulent rien imposer et du coup hésitent à avancer.
Vous voulez la révolution ?
Mais vous ne la ferez pas tout seul dans votre coin.
Il faut inviter tout le monde à participer. Et pour que les autres se sentent les biens venus il faut mettre entre parenthèse le folklore alter-mondialiste et le langage du syndicaliste révolutionnaire.
Crier à longueur de temps « Vive la révolution » ça ne donne pas forcément envie aux autres de vous écouter.