Fatalisme, Peur, Doute & Indifférence

 

Il ne faut pas s’attendre à un élan de sympathie en faveur d’une telle proposition. Pas tout de suite. Dans un premier temps elle sera probablement accueillie par un mélange d’indifférence, d’incompréhension et d’ennui.

« Qu’est-ce qu’ils nous racontent là ?… »

Le principal obstacle sera plus psychologique que politique.

On ne peut pas dire que l’on soit préparé au changement. En tout cas pas pour les changements politiques.
Nous ne sommes pas vraiment habitués à parler politique :
La plupart des choix se limitent à prendre position pour ou contre des candidats.

§ Beaucoup pensent qu’il faut laisser la politique à des experts, à des professionnels. Même si ils n’ont pas beaucoup d’estime pour les politiciens.
Du coup, ils considèrent les « gens normaux » qui ont un avis politique comme des prétentieux, des bavards impertinents qui se mêlent de ce qui ne les regardent pas.
« -La politique c’est pas pour nous … ni pour vous ! Et de toute façon on ne parle pas de ça à table ! »
Pourtant la politique c’est l’affaire de tous.

§ La moutonnerie et l’attentisme.
Tant que cette proposition sera isolée, marginale … ils n’oseront pas se prononcer. 

§ Par loyalisme envers l’état. Par légalisme.
On ne pense pas avoir le droit de trop contester.

§ Peur de l’inconnu.
On sait ce que l’on perd, on ne sait pas ce que l’on gagne.

§ Manque d’imagination …
-Ah bon ? on peut vraiment faire autrement ?

§ Par formalisme étroit.
– C’est pas comme ça que ça se passe ! C’est pas dans le règlement.

§ C’est trop compliqué
Beaucoup de gens ne comprennent rien à la politique. Alors il leur est difficile d’en parler ou même d’avoir un avis. Alors ils ne se sentent pas « invités ».

§ Par ennui et par fainéantise.
Certains nous diront que ça les ennui, qu’ils ne veulent pas s’embêter avec des discussions sans fin.
Et il y a ceux que ça n’intéresse pas car ils ne veulent pas que l’on change des règles qui leur conviennent.
Il suffit de leur répondre qu’il ne seront pas obligés de participer et qu’ils pourront se contenter, le moment venu, de voter à l’élection de la constituante puis lors du vote final. Et il faut leur rappeler que nous ne voulons pas imposer une révolution, quelle qu’elle soit. On veut juste pouvoir discuter ouvertement.

C’est presque toujours pour la même raison :
C’est par habitude. Ou justement parce que l’on n’a pas l’habitude de parler politique. Nous ne sommes pas éduqué pour cela. Curieusement, pour un pays démocratique depuis longtemps, la politique reste un sujet un peu tabou. On parle plus facilement de sa vie privée en public que de ses opinions politiques en privé !

Même si vous ne vous sentez pas à l’aise avec ce genre d’exercice, c’est à la portée de tout le monde à condition de faire quelques efforts. Si la politique est si ennuyeuse, si compliquée, si elle en intimide plus d’un, c’est parce qu’aujourd’hui la politique est conçue pour des experts, des professionnelles.
C’est à nous de nous réapproprier la politique.
Il faut se faire confiance. Faire confiance aux autres aussi, hé oui !
Il faut comprendre que la politique n’a rien de sale, c’est seulement faire des choix ensemble.
Exprimer ses opinions n’a rien d’impudique. La politique n’est pas une affaire intime, privée. Bien au contraire.
Ne vous laissez pas intimider, sinon ce sont les autres qui feront des choix à votre place.

Et ils ne feront rien pour rendre la politique plus simple, plus abordable. Ils ne feront rien pour que vous vous impliquiez davantage.

Démocratie signifie « Le peuple souverain. »
Souverains tous ensembles, mais souverains quand même.

Et nous sommes tous le meilleur expert pour savoir ce que l’on veut et ce dont on a besoin.