Démocratie, le peuple souverain. Si le peuple est souverain alors nous devons tous pouvoir donner notre avis sur tout ce qui nous concerne. La démocratie directe n’est pas toujours possible mais ce n’est pas une raison pour abandonner cette idée.
Voici un modèle adaptable à toutes sociétés, communes, association, administrations etc…
§ Nous ne pouvons pas et nous ne voulons pas débattre de tout, tout le temps. Mais nous pouvons déléguer ce rôle, non pas à des élus, mais à des mandataires. C’est le vote par procuration.
§ Pour animer la vie politique on élira Les rédacteurs d’un média public, un forum, qui décideront de l’ordre du jour, organiseront les débats et convoqueront les élections.
§ C’est à l’occasion des congrès que seront définis les mandats que l’on confiera aux directoires des services publics. Ils seront contrôlés et conseillés par des assesseurs qui devront préciser les mandats et pourront les suspendre si nécessaire.
⇒ Les rédacteurs décident de l’ordre du jour, les parlementaires négocient, tout les citoyens votent, les assesseurs vérifient que les fonctionnaires font bien ce pour quoi ils ont été élus.
La démocratie directe repose en partie sur la participation effective des citoyens mais aussi sur le mandat impératif, sur les modes de scrutin et sur le statuts des élus.
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Les arguments contre la démocratie directe sont :
1° Nous n’avons pas le temps.
Le vote de procuration peut y remédier.
2° Nous n’en avons pas envie.
Ce n’est pas parce que certains ne s’intéressent pas à la politique et n’ont pas d’avis que les autres devraient être privés du droit de s’exprimer. Et là encore les indifférents peuvent déléguer leur droit de vote à des mandataires.
3° Nous ne sommes pas compétents.
Il faudrait donc déléguer notre droit de vote à des experts, à des élus qui, eux, ont le temps de réfléchir et sont censées avoir une certaine hauteur de vue. Mais si nous ne sommes pas aptes à prendre des décisions, si nous ne sommes pas totalement « responsables » alors comment pourrions nous choisir qui l’est ?
Malentendu entre démocratie directe et démocratie indirecte,
entre souveraineté nationale et souveraineté populaire :
On se dit que nous avons besoin de déléguer notre pouvoir car nous ne pouvons pas tous participer directement et c’est pourquoi on en déduit que la démocratie doit être représentative. En réalité, ce que l’on appelle démocratie représentative, et que l’on appelle aussi démocratie indirecte, ne vient pas du fait que nous sommes trop nombreux pour débattre.
La démocratie représentative est d’inspiration libérale, elle est fondamentalement élitiste.
On ne la qualifie pas de « représentative » car on élit des représentants (On peut aussi le faire dans une démocratie directe, à condition que ces élus soient soumis à un mandat impératif).
On dit qu’elle est représentative car les élus doivent représenter la nation. C’est là qu’est le malentendu : Ils ne représentent pas leurs électeurs, le peuple. Ils ne sont pas leur porte parole mais ils sont censés être des grands frères qui décident de ce qui est bon pour leurs cadets. On vote pour des sages et non pour des programmes. Ce sont des « experts » qui dirigent en leur âme et conscience et non des fonctionnaires à notre service. C’est pourquoi ils reçoivent un mandat personnel et non un mandat impératif. C’est aussi pour ça qu’ils n’apprécient pas trop la proportionnelle. Cette façon de voir la politique est élitiste et part d’une certaine condescendance pour les gens ordinaires.
Dans une démocratie indirecte, c’est la nation qui est souveraine et elle est incarnée par les élus qui parlent en son nom. Mais la nation est une abstraction, un mythe et on peut lui faire dire ce que l’on veut au nom de l’intérêt général.
Dan une démocratie directe, c’est bien le peuple (démos) qui est souverain (cratos).