L’un des principaux argument contre la démocratie directe c’est le manque de compétence et le manque de recul de la population. Les élus professionnels auraient donc pour avantage d’être des experts et d’avoir une meilleure vue d’ensemble que les citoyens ordinaires.
C’est assez méprisant vis-à-vis du peuple.
L’expertise ont la trouvera auprès d’authentiques experts que l’on interrogera ponctuellement : des chercheurs, des professionnels qui travaillent sur le terrain. Il suffit de chercher un peu pour trouver de bons conseils. C’est aussi le rôle de certains « hauts » fonctionnaires. Et pour que ceux-ci ne deviennent pas des technocrates ils ne faut pas qu’ils deviennent des politiciens professionnels. Ils cumulent alors le rôle de décideur et de conseiller.
La perspective, la vue d’ensemble ? Avoir un ensemble d’idées sur le sens de la vie, sur la direction à prendre, la méthode à adopter… et que ces idées soient liées entre elles de façon logique. C’est une idéologie. Ce n’est pas un gros mot, et toute personne qui se mêle de politique en a une.
Et pourquoi des professionnelles auraient-ils une meilleure perspective ? Parce qu’ils ont davantage de temps pour réfléchir ? Par contre on peut craindre que leur perspective soit faussée par leur plan de carrière. C’est ce que certains appellent le pragmatisme. Pour agir, il faut avoir le pouvoir, pour avoir le pouvoir il faut faire des « concessions ». Ils ne sont pas corrompus, légalement, ils ne tapent pas forcément dans la caisse. Mais ils sont compromis intellectuellement dans des manœuvres politiciennes et des calcules électoraux. Ils peuvent même être sincères. Mais on se persuade facilement qu’il vaut mieux que ça soit moi, le chef, plutôt qu’un autre, même si je ne fais pas ce que j’aurais dû faire, ça sera toujours mieux que si c’était un autre. On se trouve facilement des excuses quand on a le pouvoir, pour la bonne cause.
À côté de ces travers psychologiques que leur impose la compétition politicienne, ils souffrent d’une autre tare : la notoriété, la célébrité, l’aura du pouvoir. Et oui, le pouvoir corrompe les mœurs, même les petits pouvoirs locaux. On est très vite flatté, sollicité, écouté, trop écouté, scruté, critiqué, très critiqué, puissant et vulnérable à la fois et donc très vite étranger au réel du quotidien. Déconnecté. Ce n’est donc pas la meilleure place pour avoir une hauteur de vue sereine.
Si ce que vous voulez c’est une destinée héroïque pour votre nation, une vision exaltante de l’avenir blabla vous devrez chercher un capitaine qui résiste à la fièvre du pouvoir pour nous mener à travers les tourmentes blabla
Mais si vous voulez mener une vie ordinaire, il faut laisser les gens ordinaires s’organiser entre eux.
Pas de professionnels mais des semi-pro pour une durée limitée ou plus exactement des personnes en « congé politique » recevant tout au plus des indemnités pour les frais occasionnées. Non cumul des mandats. Nombre de mois de mandat maximum, tout comme on le droit à une certain nombre de mois de congés parental, de congé formation etc..
C’est assez facile pour les parlementaires.
Pour les directeurs, qui seront à temps plein pour quelques années, un salaire médian.